J'ouvre
lentement les yeux, je vérifie si rien ne tombe sur ma tête. Le
matin, tout est encore à sa place. Quatre heures et demie. Je sors
sur le balcon et j'allume une cigarette.
La voisine d’en face, dilue dans un seau avec de l’eau un
engrais pour les plantes. À cinq heures, elle arrose les fleurs,
moi, je fume déjà une suivante.
Il
me reste un demi-paquet, je reviens dans la chambre, je ferme
maladroitement la porte,
le vent gonfle les rideaux.
Je
reste
allongé dans le lit, un jour de la semaine. Ce matin n'est pas
différent des autres ; de celui d’hier, d’il y a trois
jours, une semaine, un mois ou... de celui d’il y a 3 mois où il
paraît que tout a commencé, sans que je m’en rends compte.
Je m’endors,
mais le sommeil est agité et interrompu. Le vent m’irrite, mais
aucune de mes jambes, ni la gauche ni la droite, ne veut pas fléchir
et mener le reste de mon corps vers la porte mal fermée. Je
reste
allongé et je ne veux plus me lever. Je me réveille et la seule
chose à laquelle je pense c'est jeter tout par la fenêtre et
exister parmi les murs vides. Les objets, même-eux, m’irritent.
Les mots m’irritent, donc, je les limite, je tâche à ne pas les
prononcer, à ne pas les assimiler. Tout m’est égal jusqu’à la
douleur, à l’extrême, et même au-delà. Je sors parce que je ne
peux pas respirer. Le corps est tendu, il essaie de se défendre
contre ce dont il a le plus peur. Les poings serrés et les yeux
fermés sont ton arme. Tu penses à des choses insérées dans ta
tête dans les bureaux blancs et lumineux. Tu entends des phrases
commençant par «tu es», et se terminant par "faible". Tu
vois les lèvres disposées à prononcer le plus grand mensonge du
monde. Un mensonge qui répété même cent fois ne sera jamais la
vérité.
L'oxygène
sauveur atteint enfin les poumons, et quant la perte de l'air devint
ta plus grande peur, tu arrives à goûter sa saveur. Il est doux, il
submerge tout le corps d’une chaleur. Il te permet de relâcher. Il
enlève la peur. Il est la seule chose sûre au monde. La seule chose
qui te reste et qui te donne de la force. Il te garantit une
inspiration et une expiration suivantes. Peut-être pas la dernière.
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